Pour un dirigeant de plateforme, les propos ne sont pas habituels. Dans sa tribune, il explique être pour un système où le travailleur a le contrôle sur son travail. Il ajoute qu'il veut aussi que les travailleurs possèdent certains droits comme des protections sociales ou encore des revenus équitables.
En Angleterre, Deliveroo et le GMB, un des syndicats majeurs du pays, ont trouvé une entente en signant un accord collectif permettant de couvrir tous les livreurs travaillant via la plateforme. Grâce à cela, les livreurs de Deliveroo au Royaume-Uni possèdent un revenu minimum qui peut être révisé chaque année suite aux négociations entre la plateforme et le syndicat. De plus, toujours grâce à cet accord, ils ont la possibilité d’être représentés par GMB lors de certains litiges.
Vient ensuite la présentation du cas italien. Ici aussi, les choses bougent. Comme l’explique Will Shu, des échanges ont lieu entre Deliveroo et les représentants des travailleurs.
Mais alors, où en est-on en France ?
Selon lui, le développement rapide de la plateforme dans l’Hexagone entraîne une modification du système de travail. Il se dit à l’écoute des travailleurs en prenant en compte leur souhait de rester indépendants face aux plateformes de travail.
Cela étant dit, jamais il ne fait allusion à la fameuse directive européenne. Il ne s’exprime pas non plus sur la question des requalifications collectives, sujet au combien important aux yeux des travailleurs indépendants. Silence aussi sur les algorithmes et tous les problèmes qu’ils rencontrent…
Alors certes, cette prise de parole semble apporter quelques points positifs comme une meilleure prise en compte des travailleurs mais est-ce que cela suffit ? Est-ce vraiment à destination des freelances que cet article est écrit ? Où seulement un mea culpa du PDG d’une entreprise souvent décriée comme abusive ?